Critique de disque. Ça chante en italien, mais ce n’est pas de la romance rauque, ni de la ballade pour crooner jazzy. C’est du rock, mais sans violence ni emphase. Ma ! Que stravaganza ! Fabio Viscogliosi ne fait pas les choses comme tout le monde. On a d’ailleurs déjà du lui dire cela au cours de sa carrière de dessinateur de BD, son premier métier, durant laquelle il s’est illustré de façon singulière (L’Œil du chat, Le Pacha). Habitué à travailler seul, l’artiste joue de quasiment tous les instruments et fait toutes les voix sur ce premier volume de chansons lumineuses. Sa manière de faire et son inspiration le situent dans la belle lignée des mélodistes minimalistes du, ou venant du, rock (Robert Wyatt, Jonathan Richman, Pascal Comelade, The Cure à ses débuts, etc.) – avant de se lancer, Fabio Viscogliosi s’est acoquiné avec Yann Tiersen et The Married Monk. A cheval, ou plutôt à dos d’âne, son animal fétiche, entre la France et l’Italie, il a choisi de s’exprimer dans la langue de Hugo Pratt et d’enregistrer à Paris. Disque précieux, Spazio fait partie de ces albums à écouter avec attention. On y est très loin des tics et manies du rock spectaculaire. Le charme qui en découle fait que l’on ne peut plus s’en passer. Un vrai disque de chevet !
Michel Doussot
Mis en ligne en 2002 sur routard.com
Laisser un commentaire