Dossier. L’engouement pour les séries télévisées est phénoménal. Il s’en lance tellement que beaucoup ne savent pas vers quelles productions se tourner. Le tour d’horizon que vous offre blogpasblog est destiné à vous orienter vers les meilleures d’entre elles en les regroupant selon leur acte de baptême. Chaque sélection prend la forme d’un work in progress. À suivre donc…
Sommaire : 11.22.63 • American Crime Story • Atlanta • Baron noir • Berlin Station • Billions • BrainDead • Crisis in Six Scenes • Luke Cage • Marcella • Midnattssol / Jour polaire • Outsiders • Preacher • Quarry • Roots • Springfloden • Stranger Things • The Crown • The Get Down • The Night Manager • The Night Of • The Shannara Chronicles • The Young Pope • Thirteen • Timeless • Undercover • Underground • Vinyl • Victoria • War and Peace • Westworld
∴
— 2016 —
11.22.63
Un professeur de littérature des années 2010 se rend en 1960, via le placard d’un restaurant, afin de faire tout son possible pour empêcher l’assassinat de Kennedy… Plutôt abracadabrant, non ? Et pourtant, on embarque volontiers dans cette fantaisie adaptée d’un roman de Stephen King car elle est joliment mise en scène, à défaut d’être toujours palpitante. Une excellente idée : le passé résiste de différentes façons à l’intrusion de l’homme venu du futur. Qui va l’emporter ?
Créatrice : Bridget Carpenter. États-Unis : Hulu. 2016. 1 saison.
÷
AMERICAN CRIME STORY
Chaque saison de cette série est consacrée à une affaire criminelle. Elle commence par l’une de celles qui a le plus marqué les États-Unis : The People v. O. J. Simpson. Avec un savoir-faire hollywoodien, celle-ci nous est racontée dans le détail de façon très accrocheuse, notamment grâce à ses interprètes. Rappel des faits : en 1994, O. J. Simpson, star du football américain, est accusé d’avoir assassiné au même moment son ex-épouse et un homme, ce qu’il nie malgré de nombreux éléments à charge, avant et durant son procès. On suit l’élaboration des stratégies de l’accusation et de la défense, celle-ci utilisant notamment le thème du racisme, Simpson étant de peau noire, pour disqualifier les arguments des procureurs – le procès s’est tenu deux ans après les émeutes qui ont suivi l’acquittement des policiers agresseurs de Rodney King, noir lui aussi. La deuxième saison raconte l’affaire du meurtre de Gianni Versace.
Créateurs : Scott Alexander, Larry Karaszewski. États-Unis : FX. Depuis 2016. À ce jour : 2 saisons.
÷
ATLANTA
Les séries tournant autour de l’existence des trentenaires plus ou moins désenchantés abondent. Celle-ci se distingue nettement du lot. Loin de décourager le spectateur, son ton volontairement incertain incite à être attentif aux moindres gestes ou propos tenus par ses personnages. Nous sommes à Atlanta. Earn, qui a mis entre parenthèses ses brillantes études, entreprend de gérer la carrière de son cousin rappeur, lequel est flanqué d’un assistant dont les réflexions sont déconcertantes. On passe continuellement de la comédie au drame, manière intelligente de décrire l’univers de nombreux jeunes Afro-américains. On doit cette série à Donald Glover, l’interprète de Earn, qui est lui-même également rappeur sous le nom de Childish Gambino.
Créateur : Donald Glover. États-Unis : FX. Depuis 2016. À ce jour : 2 saisons.
÷
BARON NOIR
Philippe Rickwaert ne vit que pour la politique. Ce maire socialiste est également un de ces stratèges qui soufflent à l’oreille de leurs leaders nationaux de bons et de mauvais conseils, avec beaucoup de conviction… On a rarement décrit de façon aussi réaliste les recettes de cuisine électorale à la française. Mais, contrairement à ce que l’on pourrait craindre, cette série n’entonne pas l’air de « tous pourris ». Kad Merad interprète puissamment ce Rickwaert qui ne cesse de gagner et de perdre à un jeu dont il est addict.
Créateurs : Éric Benzekri, Jean-Baptiste Delafon. France : Canal+. Depuis 2016. À ce jour : 2 saisons.
÷
BERLIN STATION
Un agent de la CIA est muté à Berlin, afin de découvrir qui est ce Thomas Shaw qui divulgue des documents secrets provenant de l’ambassade états-unienne dans la presse… Tourné en décors réels, ce thriller d’espionnage alambiqué à souhait est de bonne facture. Ses références à l’actualité (écoute des dirigeants allemands, menées djihadistes…) ajoutent des touches de vraisemblance à l’histoire qu’il raconte. Le romancier Olen Steinhauer en est l’auteur.
Créateur : Olen Steinhauer. États-Unis : Epix. 2016-2019. 3 saisons.
÷
BILLIONS
Une grande bataille est lancée par un procureur contre un milliardaire qu’il soupçonne de pratiques illicites. L’homme de loi intransigeant est issu de l’establishment, tandis que le businessman « s’est fait tout seul ». C’est à une sorte de partie d’échecs que l’on assiste. Les deux joueurs sont de niveau égal et leurs coups sont redoutables, entraînant la chute de pions de différentes valeurs. La qualité du scénario, de la réalisation et de l’interprétation font la richesse de cette série.
Créateurs : Brian Koppelman, David Levien, Andrew Ross Sorkin. États-Unis : Showtime. Depuis 2016. À ce jour : 4 saisons.
÷
BRAINDEAD
BrainDead est en quelque sorte une série expérimentale. Elle se déroule à Washington « en temps réel », alors que la campagne électorale présidentielle qui oppose Clinton et Trump bat son plein, à l’issue des mandats de Obama qui ont été ponctués de blocages de la part de son opposition parlementaire. Ce qui est ici caractérisé comme un combat aussi stupide qu’acharné entre Républicains et Démocrates voit sa dernière manifestation en date expliquée par l’invasion de fourmis extraterrestres. Ces insectes pénètrent le cerveau des gens et en prennent le contrôle. Un petit groupe de personnes réalise peu à peu ce qui est en train de se passer… Mélange de SF et de comédie loufoque, cette satire politique est aussi intrigante que plaisante à suivre.
Créateurs : Robert King, Michelle King. États-Unis : CBS. 2016. 1 saison.
÷
CRISIS IN SIX SCENES
À la fin des années 1960, la vie paisible d’un couple de bourgeois progressistes est perturbée par l’arrivée d’une activiste révolutionnaire qui est recherchée par la police… Cette situation donne lieu à des gags et saillies comme sait les écrire et mettre en scène Woody Allen, dont c’est la première incursion dans le domaine des séries. D’après ses déclarations, il semble ne pas avoir été heureux de s’y aventurer. Il n’a pourtant aucune raison d’avoir honte de cette production.
Créateur : Woody Allen. États-Unis : Amazon Video. 2016. 1 saison.
÷
LUKE CAGE
Quasi indestructible, Luke Cage est doté d’une force hors du commun. Apparu dans Jessica Jones, ce personnage issu des comics Marvel s’inscrit dans un ensemble qui comprend également Daredevil, Iron Fist, The Defenders… Tous les protagonistes de ces séries se mettent au service de la justice, chacun dans un quartier de New York. L’aspect un peu simpliste de ce type de fiction est compensé ici par de nombreuses allusions aux conditions d’existence difficiles des Afro-américains. L’action se situe à Harlem où les honnêtes gens côtoient entre autres de redoutables criminels, des policiers à la gâchette facile et des politiciens malhonnêtes. Ce divertissement surprend donc agréablement le ciné-sériephile, qui peut s’être lassé des trop souvent prévisibles aventures de super héros, d’autant plus qu’il est très bien filmé. Les mélomanes apprécieront aussi de belles séquences musicales live, notamment de Raphael Saadiq, Faith Evans, Charles Bradley, The Delfonics, Sharon Jones ou Method Man.
Créateur : Cheo Hodari Coker. États-Unis : Netflix. 2016-2018. 2 saisons.
÷
MARCELLA
Tandis que son mari la quitte, ce qu’elle vit très mal, la détective Marcella Backland reprend du service après sept années consacrées à ses enfants. Elle s’attelle de nouveau à une enquête concernant un tueur en série qui assassine des femmes par étouffement… Au-delà d’une intrigue alambiquée qui ravira les amateurs du genre policier à la scandinave, c’est un portrait de femme captivant que nous offre cette série. À la fois forte et fragile, Marcella est une cousine anglaise des surprenantes inspectrices de Forbrydelsen ou de Bron/Broen – l’un de ses créateurs est d’ailleurs l’auteur de cette dernière.
Créateurs : Hans Rosenfeldt, Nicola Larder. Royaume-Uni : ITV. Depuis 2016. À ce jour : 2 saisons.
÷
MIDNATTSSOL / JOUR POLAIRE
L’assassinat spectaculaire d’un homme provenant de France, sur les terres des Sami en Suède, amène une policière parisienne à travailler avec un enquêteur local. Ce polar à la scandinave présente plusieurs aspects originaux qui incitent à la recommander. D’abord, il se déroule dans les paysages fascinants du cercle polaire durant l’été, période pendant laquelle le soleil brille quasiment en permanence. Ensuite, la confrontation des personnalités de ses personnages principaux ajoute du piment au développement de l’histoire. Elle, opiniâtre, est membre d’une section d’élite. Lui, apparemment falot, est un modeste procureur provincial. De plus, la question des origines, berbère pour l’une, sami pour l’autre, n’est pas sans effets sur leur travail.
Créateurs : Måns Mårlind, Björn Stein. Suède, France : SVT1, Canal +. 2016. 1 saison.
÷
OUTSIDERS
Implanté depuis longtemps en haut d’une montagne des Appalaches dans le Kentucky, le clan des Farrell est menacé par une société minière qui cherche à exploiter un filon de charbon sur son territoire et donc à l’en chasser. Parallèlement, un conflit pour prendre la tête de la tribu déstabilise cette micro-société qui vit à l’écart du monde… Le scénario et la réalisation de cette série ne sont pas complètement à la hauteur de son sujet, lequel possède un potentiel formidable. Parce qu’elle est intrigante et qu’elle offre suffisamment de moments forts, on en recommande malgré tout la vision.
Créateur : Peter Mattei. États-Unis : WGN America. 2016-2017. 2 saisons.
÷
PREACHER
Venu de l’espace, une sorte de flux d’énergie atteint la Terre, où il s’introduit dans le corps de divers prêcheurs. En vain, jusqu’à ce qu’un ancien bad boy devenu pasteur au Texas, afin de rompre avec son passé, en devienne le réceptacle. Il se rend vite compte qu’il peut ordonner des changements de comportement à ses ouailles. Un don de Dieu ? Riche en personnages pittoresques, excessif, mélangeant comédie, fantastique, drame et violence, ce bizarre et séduisant Preacher fait par moments penser à Banshee ou True Blood. C’est une adaptation de comics, signés Garth Ennis et Steve Dillon, ce qui se voit à l’écran.
Créateurs : Seth Rogen, Evan Goldberg, Sam Catlin. États-Unis : AMC. 2016-2019. 4 saisons.
÷
QUARRY
En 1972, Mac Conway est de retour du Vietnam où il a combattu et, l’accuse-t-on, commis un crime de guerre. Ses « qualités » de tueur intéressent rapidement un mystérieux commanditaire… C’est dans l’atmosphère étouffante du sud des États-Unis, aussi bien sur le plan de la météo que des relations entre blancs et noirs, que se déroule cette série recommandable, quoique imparfaite. Elle comporte en effet d’excellentes séquences, mais également pas mal de longueurs, notamment en ce qui concerne les relations entre Mac Conway et sa femme. C’est adapté des romans de Max Allan Collins.
Créateurs : Graham Gordy, Michael D. Fuller. États-Unis : Cinemax. 2016. 1 saison.
÷
ROOTS
Remake d’une production de 1977 qui connut un grand retentissement, cette série est également adaptée d’un roman de Alex Haley. Elle raconte la destinée de Kunta Kinte, guerrier mandingue enlevé pour devenir esclave aux États-Unis à la fin du XVIIIe siècle, ainsi que celle de ses descendants jusqu’à la Civil War. Bénéficiant d’une belle distribution, bien écrite et mise en scène – le dernier épisode est cependant plus faible -, elle captive, si l’on peut dire, quiconque cherche à prendre la mesure de la tragédie vécue par d’innombrables Africains et Afro-américains.
Créateurs : Lawrence Konner, Mark Rosenthal, Alison McDonald, Charles Murray (scénario), Bruce Beresford, Thomas Carter, Phillip Noyce, Mario Van Peebles (réalisation). États-Unis : History Channel. 2016. 1 saison.
÷
SPRINGFLODEN
Olivia, élève de l’école de police, se passionne pour une affaire ancienne. Son enquête, menée tambour battant, va évidemment réveiller de nombreux démons… mais aussi des anges. Malgré l’horreur des crimes autour desquels s’organise cette série, celle-ci possède un ton relativement léger. On le doit à la caractérisation de nombreux protagonistes dépeints comme des êtres pittoresques et/ou touchants, notamment des clochards qui errent dans Stockholm. N’hésitant pas à employer de grosses ficelles par moment, ce qu’on lui pardonne sans difficultés, Springfloden possède un charme digne des meilleurs romans populaires.
Créateurs : Cilla Börjlind, Rolf Börjlind. Suède : SVT1. Depuis 2016. À ce jour : 2 saisons.
÷
STRANGER THINGS
Une petite ville américaine, des familles bancales, des ados qui tombent amoureux, un collège avec des crétins qui harcèlent un trio de gamins sympathiques et débrouillards, lesquels enquêtent sur la disparition d’un copain en compagnie d’une fillette aux pouvoirs surnaturels (interprétée de façon remarquable par Millie Bobby Brown)… Tels sont quelques-uns des ingrédients de ce délicieux pastiche des films de genre SF, fantastique et horreur des années 1980, période durant laquelle se déroule l’intrigue. Les clins d’œil à ET ou Poltergeist, par exemple, ou encore à Edward aux mains d’argent avec la présence de Winona Ryder, sont à même de réjouir les fans de ce type de production… mais pas seulement eux.
Créateurs : The Duffer Brothers. États-Unis : Netflix. Depuis 2016. À ce jour : 3 saisons.
÷
THE CROWN
Raconter le règne de Elizabeth II, c’est le projet de cette luxueuse saga. Elle commence par la montée sur le trône d’une jeune femme qui va apprendre peu à peu à incarner son rôle de symbole sacré et à cacher aux yeux du monde sa personnalité. Manifestant un respect évident pour cette reine sans pouvoir tout en se permettant quelques critiques sur son entourage, The Crown peut être jugée assez conventionnelle (surtout ses deux premiers épisodes), à l’instar de l’autre série royale de l’année, Victoria. Mais cette production parvient à susciter de l’intérêt grâce à l’intelligence de son scénario (signé par l’auteur de The Queen, film de Stephen Frears), sa brillante réalisation et la solidité de sa distribution, à commencer par Claire Foy, laquelle incarne la reine. À partir de la saison 3, c’est Olivia Colman qui interprète Elizabeth. Il est à noter que la première a été Anne Boleyn, épouse du roi Henri VIII dans Wolf Hall, tandis que la seconde a reçu un Oscar pour avoir joué le rôle de la reine Anne dans le film The Favorite !
Créateur : Peter Morgan. Royaume-Uni, États-Unis : Netflix. Depuis 2016. À ce jour : 3 saisons.
÷
THE GET DOWN
The Get Down raconte les débuts de la culture hip-hop à New York, dans le Bronx. À la fin des années 1970, le quartier est dévasté par la pauvreté, le crime, la spéculation immobilière… Une bande de gentils lascars y constitue un crew afin de rivaliser avec ceux de Kool Herc ou Grand Master Flash. Cette histoire est racontée sous forme d’une légende très colorée, avec des touches documentaires, des moments scorsesiens, des références au cinéma Blaxploitation, aux comédies musicales à la Fame, aux films de super héros… Assumé, le mélange des genres est permanent et parfois donne le tournis. Le meilleur : les scènes qui nous montrent à l’œuvre des personnages incarnant des pionniers du graff’, de la breakdance, du turntablism ou du rap.
Créateurs : Baz Luhrmann, Stephen Adly Guirgis. États-Unis : Netflix. 2016. 1 saison.
÷
THE NIGHT MANAGER
Discret, efficace, inspirant la confiance, Jonathan Pine est un impeccable concierge de nuit dans un palace du Caire. Lors des événements de 2011 qui poussèrent Moubarak à quitter le pouvoir, un drame entraîne cet ancien soldat à devenir un espion dans le but de mettre fin aux agissements d’un trafiquant d’armes… Adaptation d’un roman de John le Carré, cette série adopte le style des films de la saga James Bond (générique, décors de rêve, musique, rythme…). Son interprète principal, Tom Hiddleston, a d’ailleurs tout ce qu’il faut pour succéder à Daniel Craig. Du mystère, du suspense, du charme, du drame… Cette luxueuse production est parfaite dans son genre.
Créateurs : David Farr (scénario), Susanne Bier (réalisation). Royaume-Uni, États-Unis : BBC One, AMC. 2016. 1 saison.
÷
THE NIGHT OF
Un jeune homme sans problèmes se retrouve accusé d’un meurtre sanglant. Tout l’accuse, mais a-t-il commis ce crime ? En attendant son procès, il est emprisonné… Cette histoire était racontée dans la première saison mémorable de la série britannique Criminal Justice. The Night Of réussit à la transposer dans le contexte états-unien. Le sort de l’accusé, comme le travail de ses avocats, les agissements du policier qui en a fait le suspect n°1 et de la procureure pour qui l’affaire est réglée d’avance, les relations entre prisonniers : c’est en exposant en détail tout cela que cette série passionne, d’autant plus que le suspense est très prenant, même si l’on a vu la production d’origine. Elle est de bout en bout formidablement bien interprétée et mise en images.
Créateurs : Richard Price, Steven Zaillian. États-Unis : HBO. 2016. 1 saison.
÷
THE SHANNARA CHRONICLES
Série fantasy pour teen-agers, The Shannara Chronicles a pas mal de charme, notamment grâce à ses jeunes interprètes. L’arbre magique Ellcrys est malade. Lorsqu’il perd une feuille, un démon est libéré. Des elfes et des humains se lancent dans une quête afin de faire renaître le dit arbre… Adaptée de livres signés Terry Brooks, cette production dont les ambitions ne sont pas démesurées situe ses péripéties dans le futur, après une apocalypse qui a ravagé la Terre, ce qui est plutôt original. Il est dommage que la deuxième saison soit plus banale.
Créateurs : Alfred Gough, Miles Millar. États-Unis : MTV, puis Spike. 2016-2017. 2 saisons.
÷
THE YOUNG POPE
Le cardinal américain Lenny Belardo est élu pape et adopte le nom de Pie XIII. Ce quadragénaire mène rapidement une politique très dogmatique, alors même qu’il doute de l’existence de Dieu. Manipulateur, insondable, il désarçonne invariablement ses interlocuteurs… Où veut-il en venir ? On ne sait pas trop et on se pose la même question en ce qui concerne Paolo Sorrentino à qui l’on doit cette série superbement interprétée et très élégamment mise en scène, quoique son penchant pour le surréalisme fellinien ou buñuelien soit parfois démonstratif.
Créateur : Paolo Sorrentino. Italie, Espagne, France : Sky Atlantic, HBO, Canal +. Depuis 2016. À ce jour : 1 saison.
÷
THIRTEEN
Une jeune femme s’enfuit d’une maison et court appeler la police. Elle déclare y avoir été retenue contre son gré durant 13 années par l’homme qui l’a enlevée lorsqu’elle avait 13 ans, également… Comme les policiers, le spectateur se pose d’innombrables questions au sujet de ce personnage énigmatique qui est formidablement incarné par Jodie Comer. Que s’est-il passé dans cette maison ? Dans celle de sa famille, son retour déclenche une série de remises en cause fondamentales, de même que chez ses anciens amis.
Créatrice : Marnie Dickens. Royaume-Uni : BBC Three. 2016. 1 saison.
÷
TIMELESS
Trois personnages sont envoyés à différentes époques grâce une machine à voyager dans le temps afin d’empêcher de mystérieux adversaires, disposant eux-mêmes d’une machine, de modifier le cours de l’histoire des États-Unis. Ce faisant, les interventions de ces héros ne peuvent qu’avoir des conséquences sur tel ou tel événement… Série dramatique mais non dénuée d’humour, Timeless a pour seule ambition de distraire ses spectateurs, ce qu’elle parvient à faire en leur offrant une agréable façon de passer le temps.
Créateurs : Eric Kripke, Shawn Ryan. États-Unis : NBC. 2016-2018. 2 saisons.
÷
UNDERCOVER
Maya Cobbina est une pugnace avocate britannique qui se bat pour empêcher l’exécution d’un condamné à mort aux États-Unis. Elle est soutenue par son mari et ses enfants avec lesquels elle forme une sorte de famille modèle à Londres, où l’on surveille de très près ses activités. Elle ne sait pas que quelqu’un (ne disons pas qui !) agit sous couverture dans son entourage, pour le compte d’un service secret. Son engagement pour le respect des droits civiques des personnes noires de peau est au cœur de cette série formidablement bien menée. Elle s’inspire de faits réels.
Créateur : Peter Moffat. Royaume-Uni : BBC One. 2016. 1 saison.
÷
UNDERGROUND
En 1857, des esclaves d’une plantation de Géorgie préparent leur évasion en direction du nord des États-Unis où des citoyens blancs et noirs organisent un réseau de soutien, nommé Underground Railroad, pour tous les échappés venus du sud, lesquels sont traqués par des chasseurs de prime… Il n’y a pas grand-chose à reprocher à cette série honorable, bien interprétée et filmée, si ce n’est que les péripéties qu’elles nous fait suivre sont relativement prévisibles.
Créateurs : Misha Green, Joe Pokaski. États-Unis : WGN America. 2016-2017. 2 saisons.
÷
VICTORIA
Le projet est ambitieux : raconter le long règne de la reine Victoria (1819-1901), laquelle monta jeune fille sur le trône en 1837. A priori passionnant, ce récit qui couvre une période durant laquelle le Royaume-Uni fut l’un des maîtres du monde pouvait être traité de différentes façons. Sur le plan de la politique, de l’économie, de la diplomatie ou de la colonisation par exemple. Ces sujets sont abordés, mais superficiellement, c’est en quelque sorte l’option Sissi impératrice qui a été choisie. On peut adorer cette approche ou la rejeter. Une chose est sûre, la réalisation classique et la qualité des interprètes rendent agréable à regarder cette saga qui narre les joies et les peines (de cœur notamment) d’une petite reine anglaise. Jenna Coleman est formidable dans le rôle-titre.
Créateurs : Daisy Goodwin, Guy Andrews. Royaume-Uni : ITV. Depuis 2016. À ce jour : 3 saisons.
÷
VINYL
Vers le milieu des années 1970, la production de disques est devenue une industrie. Richie Finestra, qui en est une de ses grandes figures (fictive), est en proie à de fortes angoisses : son métier l’a amené à bafouer son amour de la musique, à mener une vie dissolue, notamment en devenant addict à la cocaïne… Scorsesienne en diable (damnation, rédemption, excès, trahisons, relations troubles avec la mafia…), cette série très bien interprétée et solidement mise en scène possède une puissance indéniable. Mais son gros défaut est qu’elle a tendance à tourner en rond, comme un vinyle. Les auteurs auraient pu changer de disque si elle n’avait pas été interrompue au terme d’une saison, malgré ses qualités.
Créateurs : Mick Jagger, Martin Scorsese, Rich Cohen, Terence Winter. États-Unis : HBO. 2016. 1 saison.
÷
WAR AND PEACE
Somptueuse adaptation de Guerre et Paix, roman fleuve de Léon Tolstoï, cette série de facture classique donne envie de se (re)plonger dans l’œuvre originale, laquelle décrit le destin de plusieurs familles de la noblesse russe au début du XIXe siècle. Comme très souvent dans les productions britanniques, la distribution est sans faille, chacun des nombreux personnages est magnifiquement incarné. En guest star, c’est Mathieu Kassovitz qui s’y colle pour interpréter Napoléon.
Créateurs : Andrew Davies (scénario), Tom Harper (réalisation). Royaume-Uni : BBC One. 2016. 1 saison.
÷
WESTWORLD
Adaptation d’un film de Michael Crichton (sorti en 1973, dont le titre « français » est Mondwest), cette série d’anticipation fascine par son propos, proche de celui de Jurassic Park (dont Crichton a signé le scénario). On se trouve dans un parc de loisirs dont le thème est le Far West. Il est peuplé de robots programmés pour jouer des rôles à même de contenter tous les fantasmes des visiteurs. Évidemment, ces androïdes subissent des bugs qui vont changer les règles du jeu… La mise en route de cette histoire est très accrocheuse, puis la tension baisse, ce qui déroute un peu sans pour autant inciter à abandonner des personnages très fortement campés, lesquels évoluent entre de sombres laboratoires et de splendides paysages de l’Utah.
Créateurs : Jonathan Nolan, Lisa Joy. États-Unis : HBO. Depuis 2016. À ce jour : 2 saisons.
∴
Michel Doussot
Textes inédits.
∴
À lire également sur ce blog
- Toutes les meilleures SÉRIES (classées par ordre alphabétique)
- Les meilleures SÉRIES de 1990 à 1999
- Les meilleures SÉRIES de 2000 à 2005
- Les meilleures SÉRIES de 2006
- Les meilleures SÉRIES de 2007
- Les meilleures SÉRIES de 2008
- Les meilleures SÉRIES de 2009
- Les meilleures SÉRIES de 2010
- Les meilleures SÉRIES de 2011
- Les meilleures SÉRIES de 2012
- Les meilleures SÉRIES de 2013
- Les meilleures SÉRIES de 2014
- Les meilleures SÉRIES de 2015
- Les meilleures SÉRIES de 2016
- Les meilleures SÉRIES de 2017
- Les meilleures SÉRIES de 2018
- Les meilleures SÉRIES de 2019
Répondre