Interview. Au cours du concert qu’elle donne en plein air au Parc floral de Paris, la pianiste Shani Diluka rend hommage à Marcel Proust à travers des pièces musicales choisies avec pertinence. De plus, elle dit des textes éclairants de l’auteur de « À la recherche du temps perdu » dont on célèbre cette année le centenaire de la mort. Notez qu’elle a enregistré « The Proust Album », lequel est sorti l’automne dernier.
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Quel rapport entretenez-vous avec Proust ?
Je le lis depuis longtemps. C’est un écrivain qui vous accompagne toute votre vie. Les œuvres inscrites au programme du concert sont en relation avec l’atmosphère de « La Recherche ». Celui-ci me permet de relier mon amour de la littérature à mon amour de la musique.
C’était un mélomane…
Proust était passionné par la musique. Il en parlait beaucoup avec le compositeur Reynaldo Hahn, lequel aiguisait son esprit critique. Malade, il écoutait depuis chez lui des concerts et des opéras grâce au théâtrophone. En phase avec son temps, il était à l’affût de ce qui se créait.
Vous nous donnez votre version de la « Sonate de Vinteuil », laquelle rappelle à Swann son amour pour Odette dans « La Recherche »…
Vinteuil n’a jamais existé, ce personnage fait référence à plusieurs compositeurs. Chacun imagine sa sonate en lisant Proust. J’en propose une en trois mouvements à partir de pièces de Hahn, Ysaÿe et Chaminade.
Propos recueillis par Michel Doussot
Le 20 août. Festival Classique au Vert. Parc floral de Paris. Esplanade Saint-Louis ou Route de la Pyramide, 12e. https://festivalsduparcfloral.paris. À 16h. Gratuit, entrée du parc payante. Pièces de Debussy, Gluck, Fauré, Wagner, Hahn, Ysaÿe, Chaminade. Avec Clémence de Forceville (violon). « The Proust Album » (Warner Classics).
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Parution dans le magazine Paris Capitale, juillet 2022.
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